somebody to love.
- C’est pour quelle occasion le costume de pingouin ? Artémis s’approcha du petit blond se trouvant en face d'elle et rigola légèrement. Il avait l’air beau avec ce costume trois fois trop grand pour lui.
- Il y a une famille qui arrive pour me voir aujourd’hui. - T’es sérieux Enz’ ? - Bah…oui pourquoi ? - Tu sais tout comme moi que ce genre de truc ça sert à rien ! C’est pas parce que tu te fringues comme James Bond qu’ils vont t’aimer du premier coup d’œil ! Et crois moi, j’en ai… Le gamin se tourna vers elle et la coupa avant qu’elle termine sa phrase
-L’expérience. Oui je sais. Tu me le répètes à chaque fois Artémis. N’empêche que toi tu es toujours ici donc… Sur le moment, Arté resta sur le cul ! Il avait de la réplique le petit. Elle était presque impressionnée même si au fond, il fallait l'avouer, ça lui avait fait un peu de mal.
- Sympa Enz’ ! Mais perso, je préfère être ici avec vous, plutôt que dans une famille d’accueil merdique comme j’ai eu les 11 dernières fois. Et oui, la jeune femme retenait le record de l'orphelinat. Mais que voulez-vous... si elle ne tombait pas sur une famille nombreuse qui voulait juste les chèques tous les mois, c'était des alcooliques ou un père violent... Ce n'était donc pas vraiment sa faute... enfin la plupart du temps.
Elle prit son sac posé à ses pieds et se dirigea vers la porte pour s’en aller. Elle ne voulait pas être méchante ou le brusquer et lui briser ses rêves, loin de là, mais c’était plus fort qu'elle. Elle ne voulait pas que ces gamins souffrent et soient déçus comme elle l‘avait été. Bon ok, ça allait d’office arriver très bientôt mais bon… Artémis ne préférait pas y penser. Elle s’apprêta donc à franchir la porte quand le petit la rattrapa.
- Je suis désolé Sisi, je ne voulais pas dire ça. Je sais que tu as souvent été triste de pas trouver de famille et… enfin, je voulais pas dire ça. - Tu te trompes Enzo, j’ai une famille. Elle est ici. - Pourquoi tu veux partir alors ? Elle se passa la main dans les cheveux ne sachant pas quoi répondre sur le coup. C’était assez délicat après tout. Comment lui expliquer que même si elle les aimait beaucoup et que c’était des bons gosses, elle voulait partir le plus vite de cette prison et ne plus jamais revenir. Elle inspira donc un grand coup puis essaya tant bien que mal de s‘en sortir.
- Parce qu’il est temps pour moi de commencer une nouvelle vie. De voyager, voir le monde, de vivre selon mes propres règles et pas celles de l’orphelinat. Tu comprendras quand tu auras 18ans. Elle lui ébouriffa les cheveux puis enleva la cravate qu’il avait autour du cou
- Ca fait plus classe sans. La jeune femme lui fit un dernier sourire puis s’en alla de la pièce pour aller faire ses valises.
(...)
- Claire ! Dans mon bureau, tout de suite !Artémis leva la tête vers l’homme chauve qui lui parlait et souffla complètement désespérée. 6mois qu’elle travaillait dans ce café comme serveuse, et il n’était toujours pas capable de retenir son prénom. Enfin… d’après lui, c’est parce qu’il était trop compliqué mais tout le monde savait que c’était juste une excuse. Elle déposa donc la cafetière qu’elle avait en main et alla dans le petit bureau au fond du couloir. Lorsqu’elle arriva à l’intérieur, elle hallucina en voyant la décoration. C’était pire que celle d’un petit garçon de 10ans. Pourquoi ça ? Et bien, tout simplement car il y avait des locomotives un peu partout, un faux poisson accroché au mur et Bob l’Eponge comme fond d’écran sur son ordinateur. Avouez qu’il y avait mieux ! Enfin quoiqu’il en soit, elle lui lâcha un sourire légèrement forcé puis attendit impatiemment sans rien dire.
- Je sais que vous allez me dire que vous avez besoin de ce boulot pour vivre, ou je ne sais quoi d’autre ! Mais je suis désolé. Vous êtes viré Claire. - Viré ? Pourquoi ? - Et bien… pour tout vous dire, il manque de l’argent dans la caisse. Je sais que ce n’est pas vous mais il faut que quelqu’un porte le chapeau et vu que vous n’êtes pas là depuis longtemps, je crois que c’est mieux pour tout le monde. - Mieux pour tout le monde ? Non mais je rêve ! Vous êtes entrain de me virer pour quelque chose que je n’ai pas fait. Je suis censé le prendre comment. - Oui, je sais. Grande injustice. Mais c’est comme ça. Il faut que je montre l’exemple. Donc s’il te plait, remet ton tablier, ton badge et rentre chez toi, petite.Sur le coup, Artémis n’eut qu’une seule envie, lui sauter à la gorge. Elle avait déjà été mal menée par des anciens patrons, mais jamais comme ça ! Bon ok, ce n’était pas le meilleur des jobs et elle ne devait pas être « triste » de partir mais bon… quand même ! Ca lui permettait de payer ses factures. Du moins, plus au moins !
Une fois le coup à moitié passé, Arté se dirigea vers le comptoir pour déposer toutes ses affaires. Logiquement, elle l’aurait fait et serait partie sans histoire, mais là, elle ne pouvait pas !
Gentille une fois, gentille deux fois, mais sûrement pas trois. Elle ouvrit donc la caisse avec un grand sourire aux lèvres, et avant de plonger sa main dedans pour prendre X nombres de billets, elle regarda son ancien patron.
- Je me permets de faire ce pourquoi vous me foutez à la porte ! Comme ça, au moins, vous aurez une raison valable ! Et ne passerez pas pour un dingue hypocrite et profiteur.Elle lui fit un dernier petit clin d’œil puis fila à toute vitesse en dehors du café. Son cœur battais à du 100 à l’heure et pourtant, elle ne c’était jamais sentit aussi bien. Oui, vous avez bien entendu.
Ce n’était pas dans ses habitudes de faire ça mais là… ça avait été plus fort que tout. Puis, il lui devait bien ces… 421$. Vous ne croyez pas ?
(...)
- Je peux savoir ce que tu fais ? - Mes valises. Ca ne se voit pas ? - Tes valises ? Et je peux savoir pour aller où ? - Bah enfaite, j’en sais rien ! Je me verrais bien faire le route 66 et aller en direction du Mexique. - Le Mexique ? La route 66 ? Tu es tombé sur la tête ou quoi Artémis ? On laisse pas tout tomber pour aller je ne sais où ! T’es complètement folle. - Je ne laisse pas tout tomber Auxence. Je pars en voyage. Elle se tourna vers lui, une paire de chaussette à la main et souris tendrement. Ca faisait 3ans maintenant qu’ils vivaient ensemble et il fallait l’avouer, il comptait énormément pour elle. Non, pas comme vous l’imaginez. Entre eux, c’était juste une belle et longue amitié. Bon ok… il y avait déjà eut plus mais après tout, on ne sait pas tant qu’on ne teste pas, non ? Puis au moins, maintenant les choses étaient claires entre eux. Du moins, pour elle.
- Pourquoi maintenant ? - Et pourquoi pas Aux ! J’ai pas de boulot, pas de famille, et j’en ai marre d’être cette fille. J’ai envie d’aventure. - Je rêve… D'être cette fille ? T'es une fille super Artémis. Pourquoi tu voudrais changer ? Puis tu comptes jouer à Dora l’exploratrice combien de temps ? - J’en sais rien… A vrai dire, je ne suis même pas encore sûre de revenir. Tout dépend de ce que je trouve là-bas. Ou qui. Auxence se leva du lit et sortit de la chambre contrarier. Il fallait l’avouer, sur le coup Arté ne comprit pas tout. Pourquoi le prenait- il comme ça ? Bon ok, il allait se retrouver tout seul à l’appart mais c’est pas comme si ça allait durer longtemps ou encore, comme si c'était dur de trouver une nouvelle coloc au Texas! Elle termina donc de ranger deux trois trucs dans son sac puis alla le retrouver au salon.
- Tu vas vraiment faire ça ? - Quoi ? - Me faire la gueule alors que je suis sur le point de partir pour je ne sais combien de temps ! J’ai pas envie qu’on se quitte comme ça. - Fais ta vie Artémis ! Tu veux partir ? Et bien part. Moi, tu m'excuseras mais j'ai un match à regarder. Elle le regarda blessée mais bizarrement, n’insista pas plus. S’il voulait le prendre comme ça, c’était son choix. Puis elle n’avait pas vraiment envie qu’il lui fasse changer d’avis ou encore de se prendre la tête juste avant de partir. Elle déposa donc ses affaires près de la porte puis gribouilla quelques chiffres sur un papier.
- Si un jour tu as envie de me souhaiter bonne chance… Elle essaya de capter une dernière fois son regard pour lui faire comprendre que l’air de rien, il allait lui manquer mais rien n’y fit. Il était beaucoup trop têtu et fière. Elle prit donc sa valise, monta dans sa voiture, alluma la radio à fond et s’en alla pour l’aventure !