Ils se connaissent déjà depuis un moment, une année facile. Et je vous invite à lire ma fiche parce qu'il y a une autre anecdote le concernant, leur rencontre.Il devait être plus de deux heures du matin, et je déambulais le long de la route… en talon et petite robe courte, plutôt sexy. J’avais passé la soirée avec des amis, à boire, à danser, à me déchainer… et puis au moment de partir, je me suis rappelée de la date… déjà deux ans que papa est mort. J’ai eu envie de passer faire un tour sur sa tombe. Combien même je ne suis pas en état de marcher… je m’en fiche, et puis je ne réfléchissais plus. Je m’étais assise devant cette pierre froide et j’avais commencé à parler, à lui dire ce que je ressentais, ce sentiment d’abandon que j’avais ressentit après sa mort, cette absence de larmes qui me ronge, et puis cette incapacité que j’ai de ressentir quelque chose de concret pour quelqu’un. Et j’ai bu, parce que j’avais amené une bouteille d’alcool avec moi. Je suis même incapable de dire quel alcool… un vin peut être, ou quelque chose de plus fort. Je ne sais plus… j’ai juste bu. Et puis quand je n’ai plus rien eu à dire, je suis simplement repartie. Et alors que je marchais le long de la route en titubant, sans cesser de boire ma misérable bouteille de… champagne peut être, une voiture s’est arrêtée à côté de moi.
« Qu’est-ce que tu fous là ? » Oh non pas lui !
« Dégage pobglkn ! » La fin de ma phrase est devenue très flou, je ne sais pas moi-même ce que j’ai voulu dire…
« T’es complètement défoncée, regarde-toi. Tu marches même plus droit. Aller monte, je te ramène. » « Oh non, j’ai pas b’soin de ton aide ! » Je faisais de grands gestes avec mes mains. Il a rit et est descendu de sa voiture pour s’approcher de moi.
« T’as plus les idées claires. Et si c’est pas moi qui t’aides, ce sera un mec louche qui voudra juste abuser de toi. » Je l’ai dévisagé de haut en bas avant de lui jeter un regard qui se voulait faussement étonner.
« Parce que c’est pas ce que tu veux, abuser de moi ? » Il m’a lentement déshabillé du regard, prenant pleinement conscience que ça me mettait terriblement mal à l’aise. Et puis avec un petit sourire en coin, il a ajouté,
« Non. » J’allais rétorquer qu’il n’était qu’un imbécile, mais il m’a attrapé et m’a forcé à rentrer dans sa voiture. Enfin forcé… c’est ce dont j’avais l’impression, je pensais résister et me débattre… mais mes forces me manquaient, et il s’est avéré qu’il m’a installé sur le siège passager avec une facilité déconcertante. Il a vite fait le tour pour s’installer à sa place et on s’est retrouvé en ville.
« T’habites où ? » Ah oui, c’est vrai qu’il ignore encore où je vis. J’ai détourné la tête.
« J’te dirais pas. » Puis je terminais ma bouteille. Non, j’ai encore soif !
« Donne-moi ça ! » Il m’a pris la bouteille des mains et l’a balancé derrière après avoir constaté avec étonnement qu’elle était déjà vide.
« Tu veux pas me dire où tu vis ? » « Non, t’es un détraqué sexuel ! » « C’est ça… » A-t-il répondu en rigolant à s’en tenir les côtes. Visiblement je le faisais rire, ce qui avait le don de m’énerver plus encore. Je croisais les bras sur ma poitrine en m’enfonçant dans le siège.
« Bon, et bien on va chez moi. » Je tournais vivement la tête vers lui, mais après avoir vu son visage de satisfaction (il s’attendait certainement à ce que je réplique) je me contentais de regarder le paysage par la fenêtre.
Je ne me souviens pas bien du reste, j’ai le souvenir de m’être bagarré avec lui pour pouvoir dormir dans son lit et pas dans le canapé. Mais après ça… le trou noir. Je me suis juste réveillée en fin de matinée avec un mal de tête abominable. Je me suis redressée dans le lit et le drap a glissé… je n’avais plus ma robe et j’étais simplement en sous-vêtements. Je jetais un regard autour de moi, mais je n’arrivais simplement plus à me situer… où étais-je ? Je me suis levée et j’ai attrapé mon téléphone posé sur la petite table de chevet. Presque onze heures…
« Hm, j’adore ce genre de spectacle dès le matin, c’est toujours très agréable. » J’ai poussé un petit cri et j’ai attrapé le drap avec lequel je me suis immédiatement recouverte.
« Qu’est-ce que tu fais là ? » Ai-je crié sans réussir à masquer ma panique.
« J’habite ici, aux dernières nouvelles. » J’ouvrais des yeux tout ronds. Quoi ? Je suis chez Gareth ? Et puis là j’me suis rappelée ! Il m’avait récupéré sur le bord de la route et j’ai refusé de lui dire où je vis… J’ai commencé à me sentir très mal en me demandant s’il s’était passé quelque chose… surtout que Gareth n’était vêtu que d’un simple boxer. Je me suis maladroitement mordue la lèvre inférieure alors que mon regard s’attardait sur son corps.
« Pas la peine de te cacher, ton petit show d’hier soir m’en a montré bien plus. » Dit-il avec un sourire plein de sous-entendus.
« Quoi ? » Mais qu’est-ce qui s’était passé bon sang ? Il s’approcha lentement de moi, réduisant petit à petit la distance qui se trouvait entre nous.
« Et je dois dire que tu es une fille incroyablement… sensuelle… » Il prenait une voix suave et ses yeux s’attardaient sur mes courbes malgré le drap qui me cachait.
« Stop, arrête ça ! » Ai-je dit en plaquant ma main sur son torse alors qu’il faisait un énième pas qui nous rapprochait de trop, à mon goût.
« Il s’est passé quoi ? » Ma voix trahissait de trop mon anxiété. S’il s’était passé quelque chose avec lui, je n’avais plus qu’à me jeter sous un train.
« Et bien, tu t’es déshabillée sensuellement… et puis… » Il fit glisser ses doigts le long de mon bras, ce qui m’arracha un frisson, malgré moi.
« Tu t’es installée sur ce lit et ensuite… » Il rapprocha ses lèvres des miennes sans pour autant les toucher, et me regardait directement dans les yeux.
« Tu t’es endormie. » Mon souffle jusqu’à alors coupé s’est relâché et je l’ai poussé violemment.
« Toi alors t’es trop con ! J’ai vraiment eu peur ! Espèce d’obsédé ! Pauvre crétin ! Pourquoi t’as été me faire croire un truc pareil ? Idiot !! » Gareth me regardait en rigolant, mais il ne faisait rien pour m’arrêter. Comme si mes coups ne l’atteignaient pas. Il rigolait juste, sans me lâcher du regard.
« Tu me saoules ! » Ai-je alors hurlé, m’égosillant en le tapant une fois encore. Il a alors posé sa main derrière ma nuque et m’a attiré contre lui, m’embrassant à pleine bouche. J’aurais voulu le repousser… mais je n’en ai pas trouvé la force… au lieu de ça, mes mains se sont attardées sur son visage, se sont baladées sur son torse. Et quand il m’a relâché, je l’ai regardé le souffle court, mettant quelques instants à reprendre mes esprits.
« Je dois partir. » J’ai attrapé ma robe que j’ai enfilée rapidement, et mes chaussures. Puis j’ai glissé mon téléphone dans mon sac et alors que j’allais sortir, je me suis retournée vers Gareth qui me regardait avec un sourire satisfait.
« On se revoit bientôt ? » J’ai poussé un soupir rauque de mécontentement.
« Jamais ! » Et je me suis sauvée à toutes jambes. Aidez-moi, je crois que je ressens une attirance physique pour le mec que je déteste le plus, et qui est aussi mon collègue. J’vais être obligée de le revoir… ma vie est un enfer !