« Moman t’étais où ? » Zoé s’installe sur mes genoux, me faisant son regard de chat potté. Encore une idée de Julia ! « Partie faire des courses ma chérie et toi avec tata ? » « Super j’ai fait un dessin pour toi, attend je te le montre. » Je lui souris et la regarde partir en courant jusqu’à sa chambre. Je suis épuisée et à la fois déçu. Et encore un rendez-vous qui foire. Ce n’est pas possible d’avoir autant de poisse en amour que moi ? Je dois les accumuler. J’attrape mon ordinateur portable. Suffit d’un clique pour me retrouver sur ma page, ou plutôt mon profil comme le dit si bien Julia. Encore une de ces brillantes idées. Je descends et remarque que j’ai des nouveaux commentaires. Super ! Des mecs lourds et sans cervelles. Je juge trop vite mais, bon le rendez-vous que j’ai eu aujourd’hui ma suffit. « Tiens regarde. » Zoé arrive en courant vers moi. Me montrant son dessin. Je pose mon ordinateur à côté de moi. Attrapant ma fille dans mes bras et regardant son dessin. « Oh mais, qui sont toutes ces personnes ? » « Là c’est toi, ici c’est tata Ulie et là c’est mon papa » Ce mot me fait mal à chaque fois qu’elle le prononce. Tous les ans à son anniversaire elle fait le vœu que son père soit présent … C’est ma faute, si j’avais mis le père au courant … Zoé n’aurait pas à l’imaginer. « Maman t’es belle là. » Je tourne la tête pour voir que ma fille n’a pas perdu de temps pour se ruer sur l’ordinateur et faire défiler la page. Se bloquant sur ma photo. Une photo qui date pourtant. Enfin pas si longtemps que ça. L’anniversaire de Julia y a deux ans je crois. Ou elle m’avait forcé à bien m’habiller pour se faire un weekend à Atlanta. Vu que c’était notre anniversaire et que nous étions enfin majeures. Elle avait décidé que pour nos 22 ans nous irions dragué et joué. Le résultat n’était pas florissant mais, bon on c’est bien amusé. « Bon aller ma puce c’est l’heure d’aller manger ». « Ce soir on mange chinois ». Elle ne perd décidément pas le nord ! Faut dire qu’elle connait les habitudes de la maison. « C’est moi ! Putain la journée de malade. J’ai ramène le repas. » « Julia qu’est ce que je t’ai dis ? » « De pas jurer oui maman. Je t’ai pris un gâteau chinois. Bon faut que tu me racontes ton rendez-vous. Ok à en voir ta tête je présume que ça c’est mal passé. » Banco. Pas besoin de parler avec elle, on se comprend en un regard. Je commence à me dire qu’il n’y a aucun mec fait pour moi sur cette terre. Je suis un cas, c’est pas possible. Enfin ma sœur est un deuxième cas ! Ça doit être de famille ! Vive les McGillick ! Nul en amour et encore plus nul aux jeux !

Je ne peux pas être plus heureuse qu’en ce moment. Je vis un vrai conte de fée. J’ai trouvé le mec parfait, enfin pour moi. Julia en même marre m’entendre parler de lui. Bon elle l’aime bien, de toute façon Esthéban traîne tout le temps avec nous. Depuis qu’il m’a demandé de sortir avec lui y a maintenant cinq mois, je suis sûr un nuage. Au lycée, nos amis n’arrêtent pas de dire que nous faisons un couple parfait. J’ai même entendu qu’on nous avait comparés à Barbie et Ken. Sympa ?! En attendant ce mec est juste parfait … Oui je n’arrête pas de le dire encore et encore mais, c’est vrai. Il ne me précipite pas, il est doux, gentil, attentionnée. Bref le mec idéal pour une fille. « Ma puce t’es prête ? Who … c’est quoi tout ça. » Je souffle un bon coup ! Sûr de moi. Mon père et ma sœur sont sortis ce soir. J’ai la maison pour moi toute seule. Après avoir longtemps réfléchi … Peser le pour et le contre. Je suis prête ! C’est lui le bon ! J’en suis sûr et certaines ! De toute façon je le sens au fond de moi et à chaque fois que je le vois j’ai des papillons dans le ventre. « Surprise. » Je fais une petite moue, il m’a pris en surprise. Je n’ai pas eu le temps d’aller lui ouvrir la porte et de lui bander les yeux. Je me retrouve en petite tenue devant lui ma chambre tamisé. Un décor romantique comme m’a conseillé ma sœur. Je l’imaginais pas si romantique … enfin bref. Il s’approche de moi, m’attrape par la taille et m’embrasse. Oui je suis sûr ! « J’ai rien fait pour mériter tout ça … Lili tu … » « Chut. » Posant mon doigt sur ces lèvres, je l’embrasse amoureusement. Enlevant au passage son manteau. « Lili t’es sûr … tu sais ça me dérange pas d’attendre … je veux que tu sois prête … qu’on soit prêt. » Qu’il est mignon. Quand je dis que c’est une perle rare. Il fait toujours attention à les mes moindres désirs. S’occupant toujours de ce que j’ai envie plutôt que ces propres envies. « Je t’aime. » Il sourit et je me blottis un peu plus contre lui. Ce soir … je suis prête et puis je l’aime. Quoiqu’il se passe je garderais ce souvenir comme l’un de mes plus beaux. Il me soulève délicatement et me porte vers le lit. « Je t’aime aussi ma luciolle. » Je souris. Ce surnom qu’il m’a donné, il n’y a que lui qui m’appelle ainsi. Il m’embrasse une nouvelle fois. Oui je suis prête …

« Deux jours et on se casse de ce lycée pourrie ! » Je tourne la tête pour contempler ma sœur. Balançant robe après robe. Elle doit être la meilleure comme elle n’arrête pas de le signaler. « Celle-ci t’en penses quoi ? » Une seconde fois je pose mon regard sur elle. « Sérieux du orange ? Pour la remise des diplômes ? » « Bah au moins on ne verra que moi ! Oh oui je vais mettre elle. Bon et toi ? » « Rien. » « Quoi t’y vas nue ? Je ne suis pas sûr qu’Esthéban soit pour. » « Je m’en fiche. » Replongeant ma tête dans mon livre. Je n’ai pas envie de parler de lui et encore moins de cette stupide remise des diplômes. « Me dit pas que vous avez toujours pas parlé ? » Je ne bouge pas et je n’ai pas envie de répondre. De toute façon ma sœur me connaissait assez pour savoir ce que je pense. « Appelle- le ! » Elle quitte la chambre en me faisant un clin d’œil. Que je l’appelle et pourquoi ? Pour qu’il me dise qu’il reste sur ces positions ? Bon d’un sens elle n’a pas tort, je devrais l’appeler. C’est notre première dispute ou du moins c’est la première fois que j’ai peur pour notre couple … « Je peux entrer … » Quand on pense au loup, on en voit le bout du nez. Ne lève pas les yeux … « Luciolle … » Il triche ! Il m’appelle par mon surnom. « Tu veux quoi Esthéban. » « Ok ! Je vois déjà la couleur. » Il s’assoit sur le bord de mon lit. Loin de moi. Très loin de moi. « Lillith faut qu’on parle. » « De quoi ? » « Arrête fait pas ça … » Il se rapproche et je sens sa main sur mon genou. Il me connait par cœur, depuis le temps … « T’as fait ton choix, t’es toujours motivé à partir faire des études à Brown. » « J’ai été accepté, c’est une chance pour moi et c’est mon rêve. » Prend toi ça dans la tronche Lillith ! Son rêve c’est ça et non nous deux ! J’aurais du le savoir, une simple amourette de lycée pour lui … Pourtant je ne pensais pas qu’il me voyait comme ça. « Bon voyage alors. » Je balance mon livre en sa direction. Il faut que je bouge, que je me bouge. Direction : la fenêtre. « Pourquoi tu le prends comme ça tu sais que tu peux … »« Me dit pas de venir avec toi, tu le penses pas et surtout j’ai ma vie ici ! » Je lui ai dit ça assez froidement. Je lui dis ce que je pense ! Je sens les larmes qui me montent. Faut que je me retienne. « On peut en reparler après la remise ? Tu me manques et j’ai réservé au restaurant pour nous deux … » Il se rapproche de moi. Il sait que je suis à deux doigts de fondre en larme. Je me laisse faire, me blottissant dans ces bras. « S’il te plait. » Je ne peux pas lui résister et pourtant je lui en veux. Je voyais mon avenir avec lui et là … Je sais plus, je suis perdue … Je me sens abandonnée une nouvelle fois ...

« AHHHHH ! Ce mec m’énerve ! Non mais, franchement ! Il me sort par les cheveux. » Ah je crois que Julia vient de rentrer. Ah mon avis, elle a passé une mauvaise journée. « Maman tata Ulie est de retour ! » Zoé se dandine dans la serviette. Je sens que dans trois minutes elle va foncer vers ma sœur. Qu’est ce que je disais. « Zoé attend, tu n’es pas sèche. » Voilà que je me mets à courir après ma fille de cinq ans ! Qui est aussi têtue que sa tante ! Non mais, celle là ! « Mon p’tit monstre ! » Qu’est ce que je disais ! Zoé est déjà dans les bras de Julia. « Salut ! » « Non mais, ma nièce ne doit pas sortir comme ça ! Tu n’as pas honte ! Mère indigne ! » Je balance la serviette à Julia. « Bon dit moi ce qu’il se passe. » « Tu n’as pas idée à quel point ce mec m’énerve ! Non mais, quel con… » Je fais les gros yeux à ma frangine, Zoé est pendue à ces lèvres. « … fiture ! » « Ma puce tu vas mettre ton pyjama. » « Mais je veux n’écouter ce que dis tata. » Zoé par en direction de sa chambre les bras croisés sur son ventre. La serviette lui tombant petit à petit, dévoilant son petit cul. Aussi doué que son père … Bref revenons à ma sœur ! « Qu’est ce qu’il a fait ! » « Il s’est moqué de moi et devant tout le monde. » « Comme d’hab … » Julia me fait une grimace tout en balance ces affaires sur la canapé. J’en profite pour les récupérer et les ranger. Pire qu’une mère ! Certes mais, bon je ne suis pas notre mère. C’est juste que si on commence comme ça l’appartement ne ressemblera plus à rien ! Je connais Julia ! Je connais ma fille et je me connais ! Quand on n’est pas motivée on ne fout rien ! Absolument rien ! « Sérieux, comment un mec comme lui peut exister !! T’y crois quoi ? C’est fini j’arrête les mecs. » Je baisse mon regard, intriguer. « Mais bien sûr et moi je deviens bonne sœur. » « Ah bah c’est déjà fait ! » Ok sympa ! Mange toi ça … Ce n’est pas ma faute si je ne veux pas impliquer ma fille dans une stupide relation. En plus je ne rencontre que des crétins de première. « Oup’s je suis désolée ça m’a échappé. Lith tu sais bien que je ne le pensais pas. Dit tu ne l’as toujours pas contacté ?! » Question idiote, réponse idiote. « J’ai une super idée ! Un site de rencontre ! » Elle a perdu la tête ce n’est pas possible ! Je lève les yeux au ciel ! « Mais oui tu vas voir ! On va trouver des supers mecs ! Et je suis sûr qu’on trouvera ton prince charmant ! » Mais bien sûr, elle est motivée la petite. Bon il faut songer à manger. Quel restaurant ! Chinois, italien … Italien ! Julia est partie sur le net à la recherche du site de rêve ! Décidément quand elle a une idée en tête, elle ne l’a pas dans le cul ça c’est sûr.

« Mlle McGillick je peux vous voir dans mon bureau. » Levant les sourcils pour regarder mon patron. Qu’est ce qu’il me veut encore. Je sens le piège. Bon restons zen. « Alors si je voulais vous voir, c’était pour vous parlez de la fusion de deux magasines. » Oui mais, encore. Je hausse la tête en signe d’approbation. Je ne vois pas en quoi ça me concerne mais, bon. « Je sais que vous êtes entrain de vous demandez, en quoi ça nous concerne. » Who ça fait peur il lit dans mes pensées. Ou alors je suis si transparente. « En faite, le futur directeur voudrait devenir notre partenaire. » Je ne vois toujours pas en quoi ça me concerne. « Il voudrait mettre en valeur les romans, du moins il veut faire une rubrique tous les quinze jours sur nos meilleurs écrivains. Ou plutôt sur nos coups de cœur ou bien les nouvelles têtes. » Sympa ! C’est bien la littérature reprend du service ! Y en avait marre qu’on soit toujours mis en second rang. J’espère au moins que le journal est intéressant et pas un bouiboui à cancan. « J’ai donc pensé à vous pour communiquer avec le rédacteur en chef. » « C’est vraiment gentil à vous. » Allez sourit, peut être qu’il me fait une promotion là ?! Du moment que j’ai un peu plus sur ma paye je ne dis pas non et puis dans le fond ça peut être intéressant. « Quand pensez-vous ? » « Je pense que c’est une très bonne idée et ça donnera une bonne image de la maison d’édition. » Il se lève, bon je sens que c’est la fin de notre si passionnante conversation. « Ah oui j’oubliais de vous dire, quand vous serez là bas. Demandez monsieur Bradford. » PARDON ! Dites moi que je rêve, non il n’a pas dit le nom que je pense qu’il a dit. C’est une simple coïncidence … J’espère. Bon je vais être sûr dans pas longtemps … [...] Tic tac ! L’heure tourne et le rendez-vous et dans pas longtemps. Oh la vache ! Ça c’est du journal. « Bonjour j’ai rendez-vous avec Monsieur Bradford. » « Oui très bien je le contact, vous pouvez attendre là. » Pitié dites moi que je rêve ! Ce n’est pas ce à quoi je pense. « Mon cher garçon, je vois que l’avenir de notre magasin est entre de bonnes mains ! Je vous fais entièrement confiance, on se revoit à la réunion jeudi. » Bon bah ça va être à moi … Je m’avance doucement mais, sûrement. Non de dieu ! « Oh bordel ! » « Lillith ! » Il me regarde et s’avance vers moi. Son sourire s’élargit. Mon corps ne bouge pas. Je suis censée faire quoi ? Dire quoi ? « Alors ça pour une surprise c’est une surprise. Who je n’en reviens pas ! » Oui bon ça j’ai compris. « Assis toi vas-y je t’en pris. Who Lillith McGillick ! Je ne m’attendais vraiment pas à te voir ici. Je pensais que tu avais quitté la ville … » « Comme quoi on peut toujours se tromper … » Je baisse le regard, commençant à jouer avec mes cheveux. « 6 ans … » Oui ça je sais ! Je connais parfaitement le nombre d’année qui c’est écoulées entre ton départ et ici … L’âge de Zoé ! Je lui souris, l’air crispé ou plutôt nerveuse. « Il s’en est passé du temps comme tu le dis, je vois que tu as plutôt bien réussi. Contente pour toi. » Je garde ma fierté à la l’intérieur ! Je me tais, je suis ici pour le boulot par pour le plaisir !